Avis de décès - Guido Convents, membre administrateur de l'UPCB
- kgiraud1
- 18 sept.
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Dernière mise à jour : 19 sept.
C’est avec beaucoup de tristesse que nous vous communiquons le décès de Guido Convents, survenu ce mercredi 10 septembre à l’hôpital de Leuven.

Membre de l’organe d’administration de l’UPCB, depuis plus de 25 ans, Guido était une figure historique de notre association. Sa bonne humeur, sa dévotion et sa rigueur en faisaient une personne appréciée de toutes et tous. Nous souhaitons lui rendre hommage lors de la prochaine séance de projection “centenaire”, ce jeudi 25 septembre 2025 à la CINEMATEK. Un hommage qui sera réitéré lors de notre prochaine Assemblée Générale, un moment de partage auquel Guido contribuait chaque année avec son énergie si précieuse.
Hommage par Freddy Sartor
Rien n’enthousiasmait Guido davantage que de parler de cinéma, et des différents projets sur lesquels il travaillait. Éminent historien du cinéma, cinéphile passionné, abeille ouvrière, polyglotte, conteur-né, bon vivant... dans cet ordre-là, ou à peu près, Guido rayonnait d'une immense vitalité, d'un enthousiasme, d'une passion et d'un positivisme débordants. Toujours. Et partout.
Il travaillait pour l'organisation catholique Signis (anciennement OCIC), où il était notamment responsable de la composition des jurys Signis, œcuméniques ou interreligieux, dans tous les grands festivals de cinéma du monde entier.
Il a étudié l'histoire et l'anthropologie à l’Université Catholique de Louvain et à Lisbonne. Avec son frère de sang Guido Huysmans (+ 2014), il a organisé de 1996 (à 2024) le Festival du film africain (AFF) à Louvain et dans les environs, dans le but de donner une image plus juste du continent grâce au cinéma. Un travail vraiment novateur. Le festival est rapidement devenu une référence pour les différentes communautés africaines de Belgique.
Entre-temps, il a signé de nombreux articles et livres sur le cinéma africain et sur le cinéma et la religion, entre autres.
En 1999, il obtient son doctorat en histoire avec une thèse qui lui a demandé 20 ans de recherche. Elle devait être publiée sous forme abrégée dans un livre intitulé « Du kinétoscope au cinéma-café, les premières années du cinéma en Belgique 1894-1908 ».
En tant qu'historien de service, il rédigeait actuellement l'histoire de l’Union de la Presse Cinématographique Belge (UBFP-UPCB), association centenaire dont il était le secrétaire dévoué depuis plus de 30 ans. Les membres le connaissaient également comme le maître de cérémonie passionné lors des discussions et des votes pour les prix cinématographiques annuels.
Son départ marque la disparition d'une personnalité attachante et d'un historien du cinéma érudit.
Guido Convents était âgé de 69 ans.
Freddy Sartor, membre du Conseil d’Administration de l’UPCB
Je me souviendrai toujours de ses yeux qui pétillaient chaque fois qu’on se croisait : en festival, en projection, ou chaque année lors de l’Assemblée Générale de l’association. Guido débordait d’un enthousiasme communicatif : même les jours où j’étais mal lunée, il arrivait à me faire sourire. Sa minutie, sa dévotion, son souci du détail, pratique comme historique, faisaient de lui un collègue et collaborateur précieux. Depuis mon arrivée au Conseil d’Administration de l’UPCB, nos échanges étaient réguliers, et je me retrouvais souvent à le contacter pour telle réunion ou sujet important : dommage qu’il n’avait pas de bonnes relations avec son téléphone portable, car on aurait eu l’occasion d’échanger encore plus souvent. Quand je pense à lui, je revois son chapeau, son sourire, sa voix qui mélange le Néerlandais et le Français avec parcimonie, et qui compte les points pour départager les finalistes au Grand Prix du film de l’année. Son départ laisse un vide innommable, et nos pensées l’accompagnent dans son dernier voyage.
Elli Mastorou, Présidente UPCB
Il est toujours douloureux de perdre un collègue. Avec Guido, c’est un fidèle compagnon de route qui nous a quittés, lui qui, au fil des années, était véritablement devenu la mémoire de notre association.
Car il avait beau parcourir le monde à la découverte du cinéma des autres continents - ah ! sa passion pour le cinéma africain -, il répondait toujours présent pour accompagner notre association et l’aider à grandir. Son soutien me fut précieux lors des années tumultueuses qui ont mené à la création de l’UPCB. Et tous ceux et celles qui l’ont côtoyé en comité se souviendront de sa gentillesse et de sa disponibilité.
Historien infatigable, Guido m’avait contacté encore récemment car il avait entrepris de rédiger un livre pour les 100 ans de l’association (« une histoire vraiment passionnante »). Avide de renseignements, soucieux de précision, il n’en restait pas moins centré sur l’humain. « Écrire ce texte est un processus aussi fascinant que complexe. Je me suis souvent dit qu’il fallait y intégrer de l’humanité, pas seulement une suite de faits, d’événements ou de fonctions. Ce sont les femmes et les hommes, avec leurs qualités et leurs défauts, qui ont réellement façonné l’histoire de l’association. »
« Je trouve extraordinaire, par exemple, que Van Cottom, cet homme doux, aimant des belles femmes et stars, ait été aussi un passionné de pêche — reconnu internationalement pour son expertise dans ce domaine, il a pendant la guerre pu trouver refuge dans cette autre passion. Et il avait aussi une vraie philosophie autour de ces stars, ces Miss Ciné Revue, qui trouvaient parfois leur voie au cinéma. Il défendait aussi le cinéma populaire : c’est une qualité en soi mais pour parler de cinéma il fallait du glamour... ».
J’ai eu le privilège de pouvoir lire le brouillon de deux chapitres. Un travail fouillé, minutieux. L’œuvre ultime d’un collègue et ami, qui nous manquera.
Dominique Ronse
Ancien Président de l’Association Professionnelle de la Presse Cinématographique Belge et cofondateur de l’Union de la Presse Cinématographique Belge
Je n’ai jamais pensé que Guido pouvait nous quitter si tôt. C’est une grande perte pour l’association dont il était un pilier. C’était une référence et un sacré personnage. Son savoir, son humour et ses prises de parole, toujours très ludiques, vont nous manquer, c’est certain.
Céline Biourge, membre UPCB

Avec la disparition de cet intellectuel sympathique, c'est comme si une partie de moi-même disparaissait. C'est lui qui m'a convaincu de devenir membre de l’UPCB au début des années 90. Un nouveau monde s'est ouvert à moi. C'était typique de Guido, d'ouvrir des portes aux autres. Changer leur vie par ses actions. Sur le plan purement professionnel, il était pour moi l'un des journalistes les plus importants de Belgique, sans ego. L'importance de son travail journalistique sur le cinéma africain ne peut être sous-estimée. C'est avec grand plaisir que j'ai acheté plusieurs de ses livres et que j'ai constaté que peu ou pas de critiques cinéma écrivent encore des livres. Guido était comme ça : un chercheur qui travaillait pendant des années sur certains sujets et qui présentait ensuite le résultat de son travail. En tant que journaliste modeste, j'admirais déjà cette éthique de travail.
Sa mort revêt également une dimension personnelle. Tout comme mon frère, il est décédé d'une tumeur au cerveau. Dans le cadre de mon travail de contrôleur de train, je le rencontrais souvent et nos conversations n'étaient jamais banales, et pleines d’humanité. Je connais peu d'intellectuels qui traitaient les gens avec autant de simplicité. Lorsque vous discutiez avec Guido, vous entriez dans son univers de connaissances, mais loin de toute forme d'arrogance intellectuelle. J'attendais toujours avec impatience les dîners de l'association, où il était toujours présent avec son attitude charmante et légèrement distraite. On ne pouvait jamais en vouloir à un homme qui avait une vision claire de la vie, mais qui n'était jamais agressif dans sa défense. Quand il m'a parlé de sa maladie lors d'une conversation il y a quelque temps, j'ai su que l'histoire ne pouvait malheureusement pas bien se terminer. J’ai été touché personnellement, à cause de mon frère.
Pour moi, ce n'est donc pas seulement un géant intellectuel qui nous a quittés, mais aussi un homme qui était humain parmi les humains.
Pierre Raemdonck, membre UPCB
Voilà près de 38 ans que je fais partie de l’UPCB et dès son arrivée , Guido a tout de suite imprimé sa marque, son style : humour, optimisme, rigueur… Il parvenait à toujours trouver un équilibre entre membres néerlandophones et francophones. Trop jeune pour disparaître, il va nous manquer… Sincères condoléances à sa famille et tous ses proches.
Nicole Debarre, membre honoraire UPCB
Je ne l'ai rencontré que trois fois, à chaque fois lors de l'assemblée générale annuelle, mais j'ai trouvé Guido très sympathique et chaleureux. Nous ne nous connaissions pas, mais il m'a reconnue grâce à mes bottes pointues, que j'ai apparemment portées deux années de suite ! Nous en avons ri ensemble. Je ne vois personne d'autre que Guido capable de mieux compter les votes pour le gagnant du Grand Prix. Quel plaisir, ce décompte chaque année ! C'est un pan important de l'histoire du cinéma belge et de ce secteur que nous perdons.
Kathy Vanhout, membre UPCB

Je reste stupéfait et très attristé de cette terrible nouvelle.
Guido était quelqu'un que j'appréciais énormément, infatigable cheville ouvrière de notre association.
Marc Bossaerts, membre UPCB
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